« Un parfum de djihad »

Edith Bouvier est une reporter de guerre française. Son livre Un parfum de djihad retrace son enquête réalisée sur les femmes françaises parties faire le djihad. Nous l’avons rencontrée dans la chambre noire.

Cérémonie annuelle du Mémorial des reporters de guerre

À l’occasion du Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre, une nouvelle édition de la cérémonie au Mémorial des reporters a eu lieu le 17 octobre dernier. Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, a prononcé un discours, avant de laisser la place à Hatice Cengiz. Fiancée de Jamal Khashoggi, tué le 2 octobre 2018 au sein du consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul, elle a notamment remercié les confrères journalistes de Jamal pour leur soutien.

Présentation de la conférence

Avec les interventions de Fanny Bugnon, Carol Mann, Jane Wang, Animée par Sandy Montañola

Le 7 octobre 19h30 – 21H30 au Mémorial de Caen  

Entrée libre

La table-ronde est consacrée à la thématique générale des femmes dans les guerres. Au travers de l’histoire, de la sociologie et des sciences de l’information-communication, les 3 intervenantes présenteront les spécificités du genre sur les terrains de conflits, les guerres et les lieux de violence et de leurs imaginaires sociaux. S’appuyant sur différentes recherches concernant des thèmes (les organisations révolutionnaires) et des conflits variés (Bosnie, Iran, Pakistan, RDC, Chine), les intervenantes proposent d’en définir les points communs. C’est donc l’actualité que la table-ronde vise à éclairer, sur la place des femmes à la fois comme combattantes, civiles, résistantes, mais également la façon dont les médias, les organisations (humanitaires, …) les définissent et les représentent. 

Trois intervenantes

Fanny Bugnon est maîtresse de conférences en histoire/études sur le genre à l’Université Rennes 2. Spécialiste de l’histoire des femmes et du genre, elle travaille sur l’engagement politique des femmes et ses déclinaisons en marge de la légalité : militantes d’organisations révolutionnaires armées de l’après 68. Ses travaux portent également sur les imaginaires sociaux autour du crime et de l’enfermement. Elle a ainsi été commissaire de l’exposition « Présumées coupables »(Archives nationales, Paris, novembre 2016 – mars 2017). Parmi ses publications : Les « Amazones de la terreur ». Essai sur la violence politique des femmes, de la Fraction armée rouge à Action directe(Payot, 2015) ; Les territoires de la violence politique en France, de la fin de la guerre d’Algérie à nos jours(dir. avec Isabelle Lacroix, Riveneuve, 2017).

Carol Mann est une sociologue, historienne et romancière spécialisée dans l’étude du genre et conflit armé, chercheure associée au L.E.G.S. à Paris 8, auteure de nombreux  articles et études sur le vécu des femmes dans des terrains de guerre actuels qu’elle a longuement explorés tels que la Bosnie, l’Afghanistan, le Rojava (Kurdistan syrien), l’Iran, le Pakistan, le Moyen-Orient, la RDC. Sur place, elle met en place des projets humanitaires avec des associations de femmes.

Jiyain (Jane) Wang , chercheuse indépendante de Beijing, avec un M.A. de Columbia University en études de genre, s’intéresse à de nombreux aspects de la vie actuelle des femmes en Chine, dont l’intersection entre le genre, la stratification sociale et les inégalités sociales. En ce moment, elle s’intéresse aux mouvements sociaux qui touchent son pays dont Me-Too et la place des femmes dans les contestations qui se déroulent à Hong-Kong.  

1 animatrice

Sandy Montanola est maîtresse de conférences en Sciences de l’information et de la communication au laboratoire CNRS Arènes, respnsable du DUT journalisme de Lannion. Spécialiste de la médiatisation et du genre, ses travaux portent sur la place des femmes dans les rédactions et dans les discours médiatiques. Elle a notamment publié, L’assignation de genre dans les médias, PUR et Gender Testing in Sport, Routledge. 

Organisée par Sandy Montañola, dans le cadre de la Master Class « Journalistes et mémoires de guerre »réunissant l’IUT de Lannion (France), IPSI (Tunisie) et Lebanese American University (Liban), financé par CFI (Agence française de développement des médias)

Les afghanes au coeur de l’exposition « Afghanistan, le terrain de guerre du monde » : Interview de Jean-Pierre Perrin

Retracer quarante ans de guerre civile, de rébellion et d’invasion n’a pas été simple pour Jean-Pierre Perrin… Au travers des photographies, des coupures de journaux et des poèmes, il a décidé de mettre les femmes afghanes au coeur de son exposition. De l’oppression soviétique à l’oppression islamique, les femmes ont joué un rôle majeur en continuant à faire vivre ce pays en proie à l’instabilité. L’exposition « Afghanistan, le terrain de guerre du monde » apparait comme un ode à la force des femmes afghanes.

#Dysturb : quand la photographie envahit les espaces publics

#Dysturb est le nom du projet fondé par les photographes Pierre Terdjman et Benjamin Girette, visant à apporter une réponse à la crise du photojournalisme. Pour rendre visibles les histoires dont les journalistes sont les témoins et informer le public, ils ont décidé d’afficher leurs tirages directement dans la rue, « le plus grand réseau social du monde » ou dans les lieux publics comme au lycée Jeanne-d’Arc de Caen, où une action s’est déroulée avec les élèves. Une photographie de plus de trois mètres a été collée sur les murs de l’établissement, affichant aux yeux de tous une jeune fille nommée Shorouk Abu Ouda originaire de Gaza, qui regarde la pluie tomber sur les ruines de son quartier.

« L’objectivité est quelque chose qu’on ne peut pas définir »

Jean-Paul Marthoz est journaliste et chroniqueur au journal Le Soir. Il enseigne le journalisme à l’Université de Louvain, il est également auteur de livres portant sur la thématique du journalisme lors de conflits. Son dernier livre s’intitule En première ligne, un ouvrage dans lequel il expose les réactions que peut avoir un journaliste en temps de guerre. Mais il met également en lumière les facteurs émotionnels qui peuvent s’imposer aux journalistes, la question de la subjectivité et de l’objectivité. Il aborde également les risques encourus par les reporters de guerre et s’intéresse plus particulièrement aux femmes journalistes dans les conflits.

Les abus sexuels sur les femmes en terrain de guerre

Leïla Minano est journaliste indépendante, membre du consortium Disclose et du collectif Youpress. Elle travaille particulièrement sur la thématique du viol des femmes dans les conflits de guerre. Elle explique le choix de cette thématique et la difficulté de recueillir des témoignages de femmes abusées.

Archives – Interview de Marjorie Delabarre de l’IMEC

L’Institut mémoire de l’édition contemporaine (Imec), situé dans le Calvados nous a accueilli·e·s, le mercredi 9 octobre. Marjorie Delabarre, responsable de l’accueil des chercheurs et de la bibliothèque, nous a guidé·e·s lors d’une visite historique du site et des archives. L’Imec permet le stockage d’archives d’éditions. Ce fonds privé réuni de nombreux documents comme des articles de presse, des travaux de journalistes, ou encore des archives d’éditeurs. Il est par exemple possible de retrouver les premiers jets d’ouvrages ou des notes de journalistes menants leurs enquêtes. Les archives contiennent des documents français mais également étrangers. Certains ne sont pas consultables, selon le souhait des ayants droit. Les archivistes sont donc soumis au secret professionnel. Ces archives ne sont pas ouvertes au public mais principalement aux chercheurs, pour leur thèse. Les membres de l’Imec facilitent leur venue. De nombreux documents sont mis à leur disposition, ou numérisés si ils sont trop fragiles.

Interview – Les femmes reporters de guerre victimes des conflits

Tous les deux ans, Bayeux rend hommage aux journalistes morts pour leur métier. Leurs noms sont gravés sur une stèle. C’est le 10 octobre, que la ville de Bayeux, ses élus, les journalistes, les familles…ont inauguré la stèle 2018 – 2019. Parmi les trop nombreux noms gravés dans la pierre blanche, se trouvent ceux de Jamal Khashoggi et Lyra McKee. Leurs proches ont tenu un discours afin de rappeler l’importance de se souvenir d’eux mais aussi l’absence de condamnation des responsables. Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, qui a animé la cérémonie d’hommage, a répondu à nos questions. Il explique la place de la femme parmi les reporters de guerre.

Les archives comme source journalistique : Interview de Mathilde Rouquet

Mathilde Rouquet, archiviste au Mémorial de Caen, nous a accueilli·e·s lundi 7 octobre dans les archives de ce lieu rempli d’Histoire. Elle y explique le fonctionnement de ce lieu, du choix des sources aux différents modes de vérification. Ces archives permettent de garder une trace du passé et aident les chercheurs dans leur travail grâce à différents supports comme les photographies mais aussi les journaux, de 1940 à nos jours. Une manière de comprendre la vision que les journalistes partageaient à l’époque de la Seconde Guerre mondiale.