Compte-rendu

Ce lundi 7 octobre 2019, une table ronde a été organisé au Mémorial de Caen sur le thème des “Femmes combattantes et civiles, oubliées de l’histoire” en partenariat avec l’IUT de Lannion et CFI. La conférence, organisée par Sandy Montañola, maîtresse de conférences à l’Université de Rennes 1, a permis de réunir trois spécialistes de la question.

Fanny Bugnon, maîtresse de conférences en histoire et études de genre à l’Université de Rennes 2, est auteure de l’article Les Amazones de la terreur. Sur la violence politique des femmes, de la Fraction Armée rouge à Action directe. Elle a souligné la tentative de décrédibilisation et d’érotisation, de la part des médias, envers les femmes combattantes, de la Seconde Guerre mondiale aux groupes terroristes d’extrême gauche des années 1970 et 1980.

Carol Mann est historienne et sociologue spécialiste du genre et des conflits armés. Elle a expliqué les comportements des femmes et des hommes dans des conditions extrêmes.

Jane Wang, spécialiste des mouvements sociaux à l’Université de Beijing, a pu expliquer le cas particulier des représentations sociales sur les Chinoises, et notamment les policières, dans les médias. Généralement, elles sont réduites à leur apparence et à la maternité.

Au cours de cet échange, chaque spécialiste a exposé le fruit de ses recherches.

Toutes s’accordent sur un point : les femmes combattantes restent peu ou mal médiatisées. Et pour cause, « elles sortent des bornes de leur sexe », comme l’explique Fanny Bugnon.

Vidéo de la conférence en cours de montage

Présentation de la conférence

Avec les interventions de Fanny Bugnon, Carol Mann, Jane Wang, Animée par Sandy Montañola

Le 7 octobre 19h30 – 21H30 au Mémorial de Caen  

Entrée libre

La table-ronde est consacrée à la thématique générale des femmes dans les guerres. Au travers de l’histoire, de la sociologie et des sciences de l’information-communication, les 3 intervenantes présenteront les spécificités du genre sur les terrains de conflits, les guerres et les lieux de violence et de leurs imaginaires sociaux. S’appuyant sur différentes recherches concernant des thèmes (les organisations révolutionnaires) et des conflits variés (Bosnie, Iran, Pakistan, RDC, Chine), les intervenantes proposent d’en définir les points communs. C’est donc l’actualité que la table-ronde vise à éclairer, sur la place des femmes à la fois comme combattantes, civiles, résistantes, mais également la façon dont les médias, les organisations (humanitaires, …) les définissent et les représentent. 

Trois intervenantes

Fanny Bugnon est maîtresse de conférences en histoire/études sur le genre à l’Université Rennes 2. Spécialiste de l’histoire des femmes et du genre, elle travaille sur l’engagement politique des femmes et ses déclinaisons en marge de la légalité : militantes d’organisations révolutionnaires armées de l’après 68. Ses travaux portent également sur les imaginaires sociaux autour du crime et de l’enfermement. Elle a ainsi été commissaire de l’exposition « Présumées coupables »(Archives nationales, Paris, novembre 2016 – mars 2017). Parmi ses publications : Les « Amazones de la terreur ». Essai sur la violence politique des femmes, de la Fraction armée rouge à Action directe(Payot, 2015) ; Les territoires de la violence politique en France, de la fin de la guerre d’Algérie à nos jours(dir. avec Isabelle Lacroix, Riveneuve, 2017).

Carol Mann est une sociologue, historienne et romancière spécialisée dans l’étude du genre et conflit armé, chercheure associée au L.E.G.S. à Paris 8, auteure de nombreux  articles et études sur le vécu des femmes dans des terrains de guerre actuels qu’elle a longuement explorés tels que la Bosnie, l’Afghanistan, le Rojava (Kurdistan syrien), l’Iran, le Pakistan, le Moyen-Orient, la RDC. Sur place, elle met en place des projets humanitaires avec des associations de femmes.

Jiyain (Jane) Wang , chercheuse indépendante de Beijing, avec un M.A. de Columbia University en études de genre, s’intéresse à de nombreux aspects de la vie actuelle des femmes en Chine, dont l’intersection entre le genre, la stratification sociale et les inégalités sociales. En ce moment, elle s’intéresse aux mouvements sociaux qui touchent son pays dont Me-Too et la place des femmes dans les contestations qui se déroulent à Hong-Kong.  

1 animatrice

Sandy Montanola est maîtresse de conférences en Sciences de l’information et de la communication au laboratoire CNRS Arènes, respnsable du DUT journalisme de Lannion. Spécialiste de la médiatisation et du genre, ses travaux portent sur la place des femmes dans les rédactions et dans les discours médiatiques. Elle a notamment publié, L’assignation de genre dans les médias, PUR et Gender Testing in Sport, Routledge. 

Organisée par Sandy Montañola, dans le cadre de la Master Class « Journalistes et mémoires de guerre »réunissant l’IUT de Lannion (France), IPSI (Tunisie) et Lebanese American University (Liban), financé par CFI (Agence française de développement des médias)